Yule

Yule

Yule, ou Jul, est l’une des plus vieilles célébrations du solstice d’hiver que l’on connaisse à ce jour. Cette fête païenne prend ses racines dans l’ancienne Scandinavie, près de 2000 ans avant notre ère. On la célèbre le 21 décembre.

Premier sabbat mineur de la roue de l’année, Yule célèbre non pas Noël, mais le solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année. En même temps, à partir de ce jour-là les jours rallongent, et la lumière reprend petit à petit du terrain sur l’obscurité.

Ainsi, Yule permet de célébrer le retour de la lumière après que la mort du dieu Soleil à Samhain. L’astre, qui déclinait depuis six mois, renaît de ses cendres le lendemain de Yule (les jours commencent à rallonger). Il s’agit donc, toujours, du combat entre la Lumière et les Ténèbres.

De plus, lors de ce sabbat, une bataille oppose les deux visages du Dieu Soleil. Le roi du Houx (obscurité), qui règne depuis Litha, le solstice d’été, se bat à nouveau contre le roi du chêne (lumière). Vainqueur, le Roi Chêne va régner à nouveau. Ainsi, à partir de ce moment, le soleil sera chaque jour plus fort jusqu’à atteindre son apogée à Litha.

Yule et les runes

Sur le bouclier de Fionn, la rune Ingwaz est le miroir de Dagaz qui représente le sabbat de Litha, le solstice d’été. Ingwaz est la rune du Dieu Ing, lié à Freyr, Dieu de la fécondité et de la nature. Elle exprime le potentiel créateur, et la concentration. Sa forme, figure totalement fermée, symbolise l’œuf ou la graine, prêt à s’épanouir en son heure. La rune Ingwaz possède tous les éléments pour développer une vie complète, toute l’énergie de vie, mais à ce stade, elle est encore en gestation. Elle représente la concentration du pouvoir créateur, juste avant sa pleine manifestation, au printemps.

Pour moi, deux autres runes peuvent être associées à Yule : Eihwaz et Gebo.

Eihwaz est principalement gouvernée par le Dieu Ullr, qui signifie « graduer dans le sens de la gloire », en vieux norrois. Par son aspect féminin, elle est aussi gouvernée par Skadi, la déesse destructrice de la mort et de l’hiver. Ces deux déités régissent la période de Yule. Cette rune représente le sens profond de la mort, à savoir un passage sur un autre plan de réalité et de perception. Elle nous apprend à tout abandonner pour renaître à une nouvelle vie, tel le dieu soleil qui renaît après Yule.

Eihwaz représente aussi Yggdrasil, l’if, l’arbre si vert qui maintient une apparence de vie malgré l’hiver. Il symbolise de la promesse de la vie qui renaitra après l’hiver. Notre sapin de Noël est d’ailleurs un souvenir de l’ancienne croyance autour d’Yggdrasil.

Gebo s’associe au dieu Freyr, et à la Déesse Freya, sœur jumelle. Tous deux symbolisant la fertilité, l’abondance et le plaisir. Cette rune symbolise le don et représente le lien entre les hommes, mais aussi entre les hommes et les Dieux.

Dans cette optique, il faut voir la rune Gebo non pas tracé comme une croix mais comme la combinaison de deux signes > et <. Horizontalement, ils représentent un lien entre deux personnes égales. Verticalement ils symbolisent un lien entre le monde du milieu, monde des humains, et d’autres mondes, soit au-dessus (Asgard) et en dessous (Utgard). C’est donc la rune du lien et de l’équilibre entre deux forces opposées, contraires mais aussi complémentaires, notamment pour Yule l’ombre et la lumière .

Histoire et origines de Yule

Yule dérive de l’ancienne fête nordique Jól (ou Jul), nommée en l’honneur d’Odin appelé aussi Jólnir. On le fêtait au solstice d’hiver, croyant qu’il favoriserait son peuple par l’abondance, la santé et la paix au cours de l’année suivante. C’était un moment de l’année où l’on avait l’habitude de se réunir en famille, festoyer autour d’un bon repas et chanter pendant 12 jours, le temps de Yule, un jour par mois pour les 12 mois de l’année à venir.

Les célébrations comprenaient des feux de joie, des sacrifices d’animaux, des festins, des beuveries et des décorations avec des arbres à feuilles persistantes, comme le houx et le pin (Tradition reprise avec les fameuses couronnes de Noël).

Dans la mythologie scandinave, Yule est également le moment où Heimdall, fils d’Odin et protecteur d’Asgard, venait visiter les enfants. Il laissait un cadeau dans les chaussettes de ceux qui se sont bien comportés et des cendres pour ceux qui s’étaient mal comportés.

L’origine de la bûche de Noël est aussi est liée au solstice d’hiver. En effet, pour la nuit la plus longue de l’année, on brûlait une énorme bûche. On la laissait brûler ainsi toute la nuit pour donner de la force au soleil. Selon les régions, elle brûlait uniquement la nuit du solstice, ou pendant 12 jours, pour représenter l’année. Les cendres et les morceaux de bois restants étaient conservés pour fabriquer des porte-bonheur pour l’année à venir.

De plus, selon une ancienne croyance, la roue solaire faisait une pose lors du solstice, avant de reprendre sa course ascendante. De ce fait, aucune roue (chariots, rouets, moulins, …) ne devait tourner ce jour-là, sauf en cas de réelle nécessité.

Yule

Quelques suggestions pour fêter Yule

De nombreuses façons de célébrer le sabbat joyeux et de partage de Yule, , suivez vos intuitions et vos envies :

Pour célébrer le nouveau soleil, on peut éteindre toutes les sources de lumière et rester un moment dans le noir. On médite alors sur ce que serait le monde sans soleil, sans lumière ni chaleur. Puis, on rallume un feu de bois ou des bougies pour symboliser cette renaissance du Soleil. On peut utiliser, si on y a pensé, un morceau de charbon conservé du bûcher qui avait été allumé lors de Litha, le solstice d’été. Ainsi, c’est le jour le plus long qui éclaire la nuit la plus longue.

On peut tresser aussi des couronnes de feuillage vert, persistant même dans l’hiver, qu’on brûlera douze jours plus tard. Cette couronne représente la roue de l’année.

Décorez votre autel ou tout autre espace sacré ainsi que votre maison pour Yule avec des éléments tels que des branches et des couronnes de conifères, du houx, du gui, des bougies, des pommes de pin et une bûche de Yule, qui symbolisent ce sabbat.

Vous pouvez aussi mettre des Julbocks, l’un des plus vieux symboles de Yule des pays scandinaves. On peut le traduire en français par bouc de Yule. Son origine remonte aux boucs étaient liés au dieu Thor qui voyageait dans le ciel tiré par deux d’entre eux.  On faisait cette figurine avec la dernière gerbe de blé de l’année comme porte bonheur pour la récolte suivante. Elle était toujours conservée pour la période de Yule.

Si vous avez une cheminée ou un jardin, allumez une bûche de Yule, et gardez les cendres restantes de votre feu. Saupoudrez-les à l’extérieur, autour de votre maison, comme protection pour le reste de la saison hivernale. Sinon, allumez des bougies pour symboliser cette bûche.

Décorez un arbre de Yule, que ce soit un vrai arbre, ou à un arbre artificiel que vous pourrez réutiliser d’une année sur l’autre.

Faites et échangez des cadeaux faits maison : pâtisseries, savons, bougies, écharpes, …

Organisez un dîner avec votre famille et vos amis. Demandez à chaque personne d’apporter un plat ou une boisson de saison. Le partage rendra ce moment unique et chaleureux.

Retour en haut